30.8.07

Le masseur-pêcheur de Oualidia

Il faut quatre heures de route en automobile pour se rendre à Oualidia, village côtier de l’Océan Atlantique comptant 4000 habitants. De Rabat, la capitale du Maroc, nous parcourons environ 300 kilomètres pour se rendre à ce bassin de l’ostréiculture. Nous faisons une pause pour un café cassé – café au lait marocain – et pour la prière du chauffeur, une des cinq prières quotidiennes obligatoires.


À 18h00, à notre arrivée à l’Hôtel Hippocampe, le soleil commence à décliner. La luminosité de la fin de la journée accroît la beauté idyllique de ce jardin intérieur. Ce jardin, dit andalou, sépare les chambres, situées à droite de la fontaine centrale, de la réception et du restaurant, à l’opposé. Il abonde de bougainvilliers, de roses, de géraniums en fleurs, de palmiers, d’hubiscus, de lauriers roses et d’autres espèces bigarrées. Des carreaux de céramique de couleur bourgogne accueillent nos pas. Ces céramiques en carré et au motif semblable à répétition m’étourdissent et m’obligent à mesurer mes pas pour ne pas culbuter dans une marche, construite de la même céramique colorée. Les murs sont peints de la couleur du sable. Les fenêtres, les portes et leurs contours sont bleus violacés.


Outre les chambres, l’hôtel dispose d’un restaurant et d’une terrasse. La pièce du restaurant, qui accueille aussi la réception, mesure sept-huit mètres de profondeur sur 10 mètres de large. Déjà, de l’entrée, les invités peuvent admirer l’Océan par la porte opposée, donnant sur la terrasse. Face à l’hôtel, un littoral nous sépare de l'Océan et une eau calme accueille les baigneurs. La marée basse durant le jour dénude la lagune. Le matin, un collègue et moi marchons sur la plage, encore calme. Dès 11h00, les Marocains en vacances envahissent la plage et les enfants pataugent, les ados jouent au ping-pong de plage, les musulmanes voilées et les hommes en maillot se baignent et transforment la plage en une marée humaine et de parasols.


De l’hôtel, après 30 minutes de marche sur la plage, la lagune nous précède. Les vagues de l’Océan fouettent directement la rive et des baigneurs s’amusent à affronter les vagues. Nous montons une butte dans le but de profiter d’un aperçu en hauteur de l’Océan. Au bout de la colline, nous découvrons donc un magnifique paysage, mais surtout un pêcheur et son campement pourtant invisibles de la plage. Instinctivement, je le salue en arabe, mais mes connaissances limitées m’obligent rapidement à lui demander :“anta barefta fransi?” – Connais-tu le français? Sans hésitation, il me répond dans un français bien maîtrisé.


Il se nomme Mostafa El-Faarsi. Il me dit qu’il pêche de la sard et de la sole en compagnie d’un second pêcheur. Ce dernier a déjà quitté la butte pour marchander leurs dernières prises. Les deux longues cannes à pêche sont braquées entre des rochers. Outre le métier de pêcheur, Mostafa a surtout le don de guérisseur hérité de son père. Il extirpe une minuscule bouteille d’huile d’argan des brindilles couvrants le dessus d’une étroite grotte. Cette grotte est son ère de repos. En m’invitant à sentir cette huile à l’odeur de noisette, il vante sa réputation de guérisseur connue dans le village. Il m’invite à un message thérapeutique. Je ne crains pas son offre étant accompagnée de mon collègue. Je me couche au fond de la grotte sur un tapis de lattes. À ma gauche, une radio joue les chaînes françaises et marocaines. À mes pieds, mon collègue est assis sur un siège de fortune. Mostapha enduit ses mains d’huile d’argan et commence le massage. Pour me détendre, je cause. Je lui demande s’il a des enfants. “Deux garcons, Amine et Mohamed”, me répond-t-il. “Avec un ou deux "m"?”, je lui demande. “Avec un “m”. Bien sûr, il souhaite leur léguer ce don qui, en effet, n’est pas bidon. Le massage terminé, je le remercie de quelques dirhams et regagne la plage.

hotelhippocambe@hotmail.com

- Photos : Julie Thériault, Oualidia (Maroc), 2007 -

3 commentaires:

  1. Anonyme23.8.11

    oui c vrai que oualidia c un bon petit coin , mais ils ont deja gache´plein de chose dans cette petite bai, a oualidia il ya pas que mostafa le pecheur , le masseur , il ya encore plein de gentil gens ,mostafa , le guirisseur , hhhh, on le nomme le glisseur de doits entre les jambes et surtout ds femme , vous n avez pas eu l experience?

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  2. Anonyme5.1.12

    oualidia est un petit paradis ; c'est la ou je me sens le mieux !quand j'y suis ,je suis le plus heureus et quand je la quitte je suis malheureus !on la quitant ;a chaque fois il me faut du temps pas pour l'oublier ...
    a propos de mustaffa le pêcheur masseure ;il est pas là du tout pour pêcher !c'est vrai qu'il est gentil ,adorable sérviable ...il est là pour gagner sa vie ,mais aussi pour laisser aller son doit dans la partie intime de ses clientes !!!il est malade c'est une sértitude !

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  3. Anonyme6.2.12

    Je confirme, ses massages sont très orientés...sous la ceinture ! Mesdames attention !

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