29.4.10

Les mensonges de l'éducation

J'ai 28 ans et je suis québécoise. Il y a plus de 15 ans, j'ai donc terminé le secondaire, mais aujourd'hui, j'ai envie de partager mes déceptions concernant mes cours d'histoire au secondaire. En fait, bien que j'écrive sur "mes" cours d'histoire, je crois que mes impressions peuvent être toujours d'actualité. D'abord, la quantité de matière est nettement insuffisante et, ensuite, mes cours d'histoire du Québec et du Canada étaient truffés de mythes et étaient trop idéologiquement teintés.


Je questionne sérieusement la quantité des cours donnée au cursus secondaire au Québec. J'ai d'abord suivi une année sur la préhistoire, ce qui est intéressant, mais peu utile pour comprendre les réalités géopolitiques actuelles. Ensuite, j'ai reçu une année d'histoire du Québec et du Canada à l'âge de 14 ans, en 1995, en plein référendum sur la séparation du Québec. Et finalement, j'ai décidé de prendre l'option d'histoire du monde en dernière année du secondaire, car, sinon quoi, je n'aurais carrément jamais eu aucun cours d'histoire sur la première guerre mondiale, la deuxième, les nazis, Churchill, Thatcher, etc. Ce n'était pas incroyable qu'un cours d'histoire du monde ne fasse pas partie d'un cursus obligatoire?


Si je reviens au cours d'histoire du Québec et du Canada, je déplore que mes livres aient été si truffés de mythes et de rancœur envers les canadiens anglophones. Il est vrai que ma prof était complètement afférée après le résultat du "non" à la souveraineté et que sa marque nationaliste a teinté toutes mes classes. Évidemment qu'elle en voulait profondément à Durham et applaudissait les Patriotes. Mais, mis à part son comportement, sans contredit, mes livres livraient un message peu agréable envers les Canadiens anglais comme si nous nous sentions réellement français, nous, canadiens, et tristes que notre pays ne soit pas un DOM aujourd'hui. Le pire est cette histoire continuellement répétée dans mes cours d'histoire, mais dans bien des médias, de la perte de la colonie française en raison de la Bataille d'Abraham. Oui, une seule bataille a créé notre perte selon les livres d'histoire, contribuant à la pensée du québécois qui se sent perdant et fait pour un petit pain noir.



J'aimerais beaucoup que les cours d'histoire nous enseignent que la colonie est devenue anglaise principalement parce que les français ont perdu la guerre en Europe. Il y a aussi d'autres explications comme la pression du lobby anglais du sucre pour éviter de conserver les colonies des Caraïbes. Ce n'est certainement pas une seule bataille qui a forgé notre destin pour le reste des siècles. Enfin, je crois que les livres d'histoire ne proposaient pas une histoire inclusive avec le reste du Canada, mais, tout au contraire, invitaient à la création des deux solitudes, du "nous" et du "eux".


Enfin, j'aimerais souligner rapidement une petite anecdote sur l'enseignement en Australie d'environ il y a 15 ans. Leur éducation aussi cachait des parts importantes de l'histoire, comme celle de l'invasion de l'Australie et des tueries des aborigènes. Aussi, étrangement, un "bushranger", type voleur de la route et qui a terminé ses jours pendu, n'est-ce pas, Ned Kelly, était décrit en héros. N'est-ce pas étrange?

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