2.11.07

Les Violons du Roi :: le frisson musical

Je me suis levée tôt ce 26 mars 2006. Mais pas assez tôt pour arriver au début du concert des Violons du Roi. Mon retard m’a enlevé toute chance de décrocher un siège respectable à la bibliothèque Gabrielle-Roy. Je ne peux pas me résigner à demeurer debout tout le concert. Le classique, de plus, inspire à la détente.

Je fais le tour de la salle : contourne les présentoirs des livres de nouveautés et les ordinateurs. Ce matin-là, le classique a détendu les esprits. Deux fois, on se montre très gentil. D’abord, un monsieur, me voyant à la recherche d’une place où prendre mon pied pour écouter de mes oreilles charmées, m’interpelle : « Il y a une chaise libre là-bas. » Rien à comprendre. Normalement, j’attends pour un poste Internet à la bibliothèque et une personne de passage me pique ma place si quelqu’un se lève au même instant pour quitter son poste. Comme j’ai du caractère et je n’accepte pas de me faire voler mon siège que j’attends depuis plus longtemps, je suis toujours déterminée à donner une bonne leçon de savoir-vivre et je m’affirme sans gêne. On me regarde toujours outré comme si j'avais décidé de feinter l’attente et que c’était moi la voleuse de poste. Donc, autant de courtoisie ce matin-là est étrange. Il y a de la nostalgie dans l’air.

Il me pointe une chaise, tout juste derrière la contrebasse. Je suis derrière l’orchestre et face au chef d’orchestre, Bernard Labadie. Génial! Je m’assoies. Quelques minutes plus tard, entre deux sonates, je survole le programme. Un coupon de tirage est glissé à l’intérieur. L’homme à ma droite, qui louche légèrement, m’offre son stylo pour remplir le coupon. Je le remercie. Sans aucun doute, le classique inspire à la bonté.

Entre deux autres sonates, un violoniste passe devant moi. Il a une blessure au bas de la mâchoire. Un peu plus tard, j’observe la même chose - blessure inidentifiable - sur une violoniste. Maladie orchestrale? Et je comprends soudain que, bien entendu, il s’agit d’une irritation causée par la mentonnière. Ils ont joué intensément toute la fin de semaine dans différentes bibliothèques de la ville.

L’expérience est géniale : je suis assise derrière l’orchestre. Je vois donc les partitions, les mimiques de Bernard Labadie et surprends les regards complices des musiciens. Après le concert, j’ose demander au contrebassiste d’essayer son instrument. J'aime le mini, mais l'immensité de l'instrument m'impressionne. Je tente quelques notes de l’archer, mais j’ai peu de succès et je suis intimidée. Alors le musicien reprend l’archer et joue quelques notes. J’ai la contrebasse collée sur le corps. Je vibre avec les cordes.

http://www.violonsduroy.com/

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