28.3.08

Cas divers: question de langue, question de religion

J’écoute beaucoup Christiane Charrette. Lorsqu’elle a commencé son émission, j’étais réticente mais c’est que je devais regretter Marie-France Bazzo. Je me suis ennuyée, au début. Ensuite, Bazzo a continué à la télé, mais je ne l’ai pas suivi. Ma seule routine télévisuelle est celle de CBC à 22h00 quand je suis à Montréal et Radio-Can à l’étranger lorsque le TJ est diffusé à une heure avant ou après le travail. J’aime bien aussi les nouvelles de 19h00 de Noticias Caracol en Colombie et le journal belge à 6h00 au Mexique. J’étais au Mexique en octobre 2007 et j’ai assisté au journal télévisé qui annonçait le décompte des 185 jours sans gouvernement en Belgique. La langue est source de nationalisme. Je me souviens qu’un Belge francophone avait osé s’exprimer en français à une rencontre communale néerlandophone et avait choqué l’audience.


La présence accrues des immigrants éveille la crainte des Québécois de la perte ou du recul de la langue française en Amérique du Nord. Un anglophone qui parle sans embûches français demeure un anglophone avec accent. Pour dire qu’il n’est pas francophone car sa langue maternelle est l’anglais? N’est-il pas moins Québécois de souche? Et des 12-13% de Québécois qui ne se considèrent pas en tant que francophones, combien ne maîtrisent pas du tout le français? Le nationalisme n’entraîne-t-il pas la xénophobie? Sommes-nous vraiment xénophobes – comme l’avait écrit cette journaliste dont on a rayé le nom aussitôt son édito publié – à la suite de la tuerie de Dawson? Est-ce que la crainte de perdre notre identité nationale a créé des monstres enfermés dans leurs placards? Pourquoi un écart aussi grand entre Montréal et les « régions »? Difficile à comprendre ce manque d’ouverture aux étrangers. Le cas d’Hérouxville a fait les manchettes internationales et est une honte nationale. Une certitude est que, en effet, la publicité de leur code de vie leur évitera de devoir composer avec la venue de futurs immigrants, surtout d’origine musulmane.


Bien sûr, c’est offusquant de voir des femmes voilées à Montréal : pour plusieurs, c’est un symbole religieux dans notre province majoritairement laïque. Pourtant, beaucoup de femmes éduquées choisissent de porter le hidjab et ne comprennent pas que nous nous insurgions contre ce symbole qui ne serait pas celui de la soumission. Les femmes le porteraient en fait par pression sociale émanant des autres femmes qui les jugent et par volonté de suivre la mode. Certaines le portent réellement en signe de piété. Les émissions télévisuelles des pays du Golfe alimentent la mode des femmes voilées et très maquillées – ce qui est une contradiction en soit. Elles portent aussi le voile par pression sociales des hommes qui les préfèrent voilées pour la chasteté qu’il projète. « Dans les premiers temps de l’islam (…) le voile et les vêtements étaient des signes distincts entre les femmes nobles (…) et les prostituées. » - p. 102, Comprendre l’Islam, Quentin Ludwig, Eyrolles, 2003.


Pour moi, la religion, peu importe laquelle, est une esclavitude intellectuelle. La foi est belle. La dictature intellectuelle ne nourrit pas la foi. Je préférerais apprendre que les pays musulmans sont plus pratiquants par honnêteté historique que par répression. De Mohamed VI au Maroc à Mahmoud Ahmadinejeb en Iran – seul pays chiite depuis 1501 avec le mouvement de l’islamisme duodécimain, plutôt que le sunnisme plus connu -, tous sont répressifs. Cette double fonction a toujours été à la fois une chance pour le pouvoir et une malédiction pour les peuples. C’est « Mustapha Kémal – Atatürk, en Turquie – qui, le premier, supprimant le califat et créant un État musulman laïc instaura une réelle division entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Plusieurs penseurs modernes essayent aujourd’hui d’apporter une solution doctrinale à ce problème sans que leurs solutions soient acceptées par les partisans d’un retour aux sources de l’islam. » - p. 51.


Le fabuleux film animé Persépolis de Marjane Saprani montre la répression iranienne. Dès la révolution islamique de 1979, les femmes enfilent de grands voiles noirs, le niqab. Ce film, nommé aux Oscars à la catégorie du meilleur film étranger fait rire, mais aurait pu faire pleurer n’importe quelle personne un peu sensible au sort de millions de personnes qui doivent fuir leur pays à la recherche d’un minimum de bien-être et de sérénité humaine. On rit plutôt que l’on pleure parce que ce sont de chouettes dessins qui contribuent à dénaturaliser le drame. Et puis, l’humour est formidable et les commentaires ultra mignons.


Consulter la lettre ouverte à une femme voilée par Foued Zaouche publiée dans le magazine tunisien Réalités:
http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/1110CHRONIQUES/6En%20toute%20liberté&art=19176&a=detail1


Ce texte a été publié la première fois en 2007

3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  2. ce que dit cette julie est a 1000% incensé .vu qu'elle ne connais meme pas la vrai signification de l'islam ni des autres religions d'ailleur...je disais toujours qu'avant de dire n'importe quoi mieu vaut bien se renseigner d'abord!!!

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour asma,

    D'une part, j'aimerais connaître les commentaires que vous trouvez insencés pour que nous puissions en discuter...

    D'autre part, de dire que je ne connais rien des religions est tout aussi "dire n'importe quoi", car vous ne connaissez pas mon histoire et mes recherches à ce sujet..

    D'autre part, mes opinions évoluant dans le temps, j'aurais quelques bémols à poser sur ce texte, tel que cette citation "la religion, peu importe laquelle, est une esclavitude intellectuelle". Je ne suis plus aussi tranchée, loin de là. Dans ce sens, je réviserai le texte prochainement. D'ailleurs, vos commentaires pourraient contribuer à l'évolution de mes idées.

    Merci pour vos commentaires.

    RépondreSupprimer